mardi 17 novembre 2009

Mon passé simple, un livre sorti des presses le 18 décembre 2009

De mon village natal du Roc, près de Souillac, à Toulouse, en passant par Paris, je retrace mon chemin de vie, de façon très factuelle, souvent anecdotique. Un chemin que beaucoup de lecteurs pourront s’approprier et même croire qu’ils l’ont déjà emprunté, tellement ils y retrouveront sans doute des tranches de leur vie.
Dans ce récit autobiographique, je vous fais pénétrer dans l’intimité de mes souvenirs. Ainsi défilent page à page, mon enfance rurale dans les années cinquante, mes études, mes premiers pas dans la vie active comme surveillant au lycée de Souillac, mon service militaire en Allemagne, mon parcours professionnel à France Telecom, mes passions pour le rugby, le journalisme, le club de natation de l’ASPTT Toulouse et la course à pied. Bref, tout un parcours de vie, avec ses joies et ses peines, revu d’un oeil lucide et écrit d’une plume parfois humoristique.


mercredi 7 octobre 2009

CARNET DE VOYAGE D'UNE SEMAINE EN CORSE


Lundi 14 septembre 2009
C’est à Marseille que nous allons embarquer sur le Jean Nicoli, de la SNCM.
Le port de Marseille est immense. Heureusement, après avoir pris le temps de visiter la Canebière, de monter jusqu’à Notre Dame de la Garde et de savourer un bon couscous au restaurant de la Kahena sur le Vieux Port, nous y sommes arrivés très tôt. Après le rassemblement sur un parking SCNM, nous avons suivi un flot de voitures en partance pour la Corse et nous sommes arrivés au pied du Jean Nicoli. Dès que l’on a pénétré en voiture dans la soute du ferrie, Eliane me dit : ‘’On a l’impression d’être dans un grand parking souterrain, mais pas dans un bateau’’. C’était tout à fait ça.
Chacun des voyageurs descend alors de son véhicule, prend ses effets personnels pour la nuit et se dirige vers la réception du ferrie. Une hôtesse, distribue les clefs des cabines. La notre se situe sur le pont numéro 8. IL est 16h30 et nous avons hâte de la découvrir. Il nous tarde également de voir les ponts extérieurs et les différentes parties de ce gros bateau. C’est la première fois que nous quittons non pas la France, mais son continent et une espèce d’excitation, nous gagne. Vers seize heures, nous avons pris notre petit cachet ‘’mercalm’’ , qui porte bien son nom. Grâce à lui et à la mer calme, tout ira bien.
Arrivés dans les hauteurs du navire, nous découvrons donc notre cabine. L’ouverture de sa porte fait pousser à Eliane un ‘’Hou-la-la’’ d’admiration. C’est le luxe. L’espace est spacieux, le couchage de qualité et la vue embrasse l’horizon. C’est trop beau pour nous !
Ravis, nous partons à la découverte du Nicoli et restons sur le pont d’où nous n’apercevons Marseille que de très loin. Il fait beau et le moment viendra bientôt de photographier le coucher de soleil rougissant. Nous musardons d’un pont à l’autre et en attendant l’heure du repas au restaurant du Nicoli, nous prenons nos marques à l’intérieur du navire. En passant du bar-salon à l’espace jeux-vidéos et à la boutique, nous mesurons mieux l’importance de cet hôtel flottant…
Vers 22 heures, après un dernier passage sur le pont, nous regagnons notre cabine. La nuit sera comme la mer : Calme.

Mardi 15 Septembre 2009, 6H30.
Le jour ne s’est pas encore levé. La voie du commandant de bord nous annonce que nous approchons du port de Porto-Vecchio. Nous devons être à quai à 7h30. La douche prise rapidement, nous rangeons nos sacs et sortons sur le pont pour profiter de nos premières images corses. Le port de Porto-Vecchio, n’a rien de comparable avec celui de Marseille. IL est à taille humaine. Le débarquement se fait rapidement. Nous faisons partis des premiers sortis et décidons de prendre un petit déjeuner dans la ville. Un café Pmu nous accueille. La fermeture d’une classe à Ajaccio pour suspicion de H1N1, est le sujet de conversation des clients.
Histoire de se dégourdir les jambes et de prendre de la hauteur, nous allons commencer notre séjour, par une randonnée sur le site préhistorique de Castellu d’Araghju, au nord de Porto-Vecchio. Dans le hameau d’Araghju, un sentier franchit un ruisselet actuellement à sec et devient un raidillon bordé de murets et tracé dans le maquis. Depuis les ruines de la forteresse qui domine le village, on a une très belle vue sur le littoral et Porto-Vecchio.
Revenus à notre point de départ, nous décidons de voir les plus belles plages (c’est ce qu’en disent les prospectus) de Corse : Palombaggia et Santa Giulia. Deux choses à retenir : Elles sont difficiles à trouver et le granit rose contraste agréablement avec la couleur turquoise de l’eau. Nous y apercevons également nos premières paillotes…
La promenade donne faim. Heureusement entre Palombaggia et Santa Giulia, sur les hauteurs, un restaurant pizzéria, nous parait sympathique. A notre menu : Assiettes de charcuteries corses et de fromages corses. La terrasse bordée de pins parasols, donne sur la mer, les serveuses sont sympathiques (chose très rare le reste du temps) et nous nous sommes régalés. Tout va bien !
Après une promenade sur la plage de Santa Giulia, nous prenons la direction de Bonifacio où nous allons passer deux nuits à l’hôtel Sole et Mare. Depuis la route qui s’élève au dessus de Santa Giulia, nous avons vue sur de magnifiques et grandes propriétés. A l’identique des ‘’maisons de stars’’ que l’on peut voir dans les magazines people. Ici, chez ces gens là, je ne sais pas si l’on parle de crise…
Chemin faisant, nous arrivons à Bonifacio. Notre hôtel est sur le port, juste en face de l’imposante citadelle. Magnifique !

16 heures
Le ciel est couvert mais la température reste agréable. Après la découverte du port et des boutiques des excursionnistes de la mer, en vue d’une prochaine balade en mer autour de Bonifacio, nous escaladons par l’escalier (ouf, pas à mains nues) la falaise de Bonifacio. En haut, joli spectacle : D’un côté la vieille ville de Bonifacio et sa citadelle en surplomb de la mer, de l’autre les falaises qui marquent le point le plus bas de la Corse et de la France…

19H30
Nous sommes à la recherche d’un restaurant, quand l’orage nous fait rebrousser chemin. Deux heures plus tard, quand la pluie et les éclairs auront cessé, nous traverserons le port à pied et choisirons de dîner en bord de quai au Bonifacio.

Mercredi 16 septembre
8H30

Après la pluie de la nuit, le soleil est au rendez-vous. Nous déjeunons en terrasse au ‘’bar du quai’’, juste en dessous de la citadelle. Pour Bonifacio, le rapport qualité/prix est bon. Sans tarder vu la météo incertaine des prochains jours, nous nous mettons à la recherche d’une vedette qui puisse nous faire découvrir Bonifacio depuis la mer, mais aussi, visiter les grottes, les falaises et les calanques. La San Miguele sera celle là. Son rabatteur de clients nous propose la sortie à 15 euros au lieu de 17,5. Cachet de ‘’mercalm’’ pris, (on ne sait jamais…) nous grimpons à bord pour une sortie d’une heure.
Nous quittons le port avec vue sur les remparts et après être passé devant le phare de la Madonetta, la vedette pénètre dans la grotte de Sdragonato. Une grotte dont la voûte laisse voir le ciel, dans une découpe en forme de Corse.
Nous faisons ensuite un détour par les calanques de Fazzio, où des plongeurs s’adonnent à leur passion. Rien d’étonnant quand on voit la transparence et la couleur de l’eau.
La vedette revient ensuite vers Bonifacio, passe devant la plage de Paraguan (où l’on voit très bien la limite du calcaire et du granit rose sur les rochers qui bordent le littoral), puis longe les falaises qui ‘’supportent’’ Bonifacio. On distingue parfaitement l’escalier du roi Aragon (tracé en diagonale dans la falaise) et le site spectaculaire de la vielle cité bonifacienne perchée sur la falaise.
Cette balade en mer que beaucoup nous avaient recommandée, nous laissera un très bon souvenir et de très belles images en mémoire.

11 heures
La fin de la matinée approche, nous décidons de gravir la rampe qui mène à la ville haute (ouille les mollets). Suivant le plan fourni par l’office du tourisme, nous effectuons une visite détaillée de la vieille ville et du cimetière marin et prenons notre repas au Rustic, avant de rejoindre notre hôtel vers 14h30.
A peine le temps de recharger les batteries et nous voila repartis à la découverte des plages du secteur. Celles de Tonnara et de Cala di Paragnano sont très difficiles à trouver. Elles sont belles à l’œil, mais trop profondes pour les nageurs que nous sommes. Nous retournons donc à l’hôtel et nous baignons à…la piscine !
Ce soir nous dinons à la Cantine gril. C’est le nom d’un restaurant recommandé par le routard. On y mange une soupe corse, du poisson et des fromages corses. Avant d’aller nous coucher, nous ‘’badons’’ les beaux et grands bateaux qui sont à l’étalage sur les quais de Bonifacio. Un peu façon Saint Tropez. La journée a été bien remplie. Extinction des feux après avoir regardé Soir 3.

Jeudi 17 septembre
8 heures

Le repas et le vin corse d’hier soir ont laissé des traces. Ce matin au lever, j’ai la barre (frontale). Une fois le petit déjeuner pris au bar du quai, nous chargeons nos valises et prenons la direction d’Ajaccio. L’itinéraire passe par Sartene. Nous visitons cette ville au caractère ‘’bien corse’’, où les anciens garnissent les bancs publics de la place centrale. Si on osait (mais on n’ose pas) on aurait envie de s’inviter, de s’asseoir sur un banc et d’arrêter le temps, comme ceux d’ici semblent savoir le faire.
Après Sartene, qui se situe à l’intérieur des terres, nous revenons vers le littoral et avant Propriano, nous nous détournons un peu de notre chemin pour arriver jusqu’au site de la tour de Campo Moro. Nous garons la voiture et randonnons jusqu’à la tour et en faisons …le tour. La couleur des eaux, celle des rochers et la beauté du site et il n’en faut pas plus pour que nous tombions sous le charme de l’endroit.
Il est 14 heures, quand notre balade s’achève et elle nous a donnée faim !
C’est à la Mouette, une brasserie en bord de mer, à Campo Moro, que nous prendrons une salade de la mer, avant de filer à la voiture récupérer maillots et serviettes afin de profiter de la plage qui nous fait de l’œil et de son eau à 25 °. Ici aussi, les plongeurs sont nombreux, car l’eau y est d’une pureté extrême. Eliane, malgré la crainte du non respect d’un délai suffisant pour la digestion, se jette elle aussi à l’eau et nage (oui, vous avez bien lu) la brasse. Après un séchage de nos vieux corps fatigués (parle pour toi Gérard) nous repartons pour Propriano et Ajaccio. Dans ce secteur routier, la ligne droite n’existe pas ! Mais que le paysage est beau !

17 heures
Arrivés à Ajaccio, nous traversons la ville sans s’arrêter, car il fait très beau et nous voulons voir les Iles Sanguinaires sous le soleil. Pour cela, nous allons jusqu’à la pointe de Parata. Pour y accéder nous longeons la côte nord du golfe, où s’étendent les quartiers résidentiels. Entre autres, nous passons devant la propriété de Tino Rossi. Un constat : Tino avait bon goût !
La tour de Parata est un point de vue magnifique sur Ajaccio et les Iles Sanguinaires. Bien sûr, la tour n’a pas d’ascenseur, mais la montée vaut le coup d’œil. Les contours abrupts et d’un rouge très sombre, contrastent avec les bleus de la mer et du ciel. Seul petit regret, celui de ne pouvoir attendre le coucher du soleil qui, comme le dit le Guide vert, ‘’pare les îles d’une chaude couleur ocre rouge’’.

19h30
Nous voici à l’hôtel Albyon, en plein centre d’Ajaccio, près de la vieille ville. Après un passage éclair sous la douche, nous partons dans le vieil Ajaccio. Le Restaurant du Golfe, sur le port nous séduit. En réalité c’est le parfait restaurant à touristes. Tant pis, il fait doux, l’air est bon et on est bien ! Avant de regagner l’hôtel, au détour des ruelles des vieux quartiers (et guide en main), nous passons devant la maison natale de Napoléon.

22h30
Avant l’extinction des lumières, nous préparons l’étape du lendemain, qui devrait être copieuse…

Vendredi 18 septembre
7h30
Lever et petit déjeuner à l’hôtel Albyon. Puis départ pour Calvi, en passant par Cargese, Sagone, Porto et Piana… Une route interminable, malgré les (seulement) 162 kms qui séparent Ajaccio de Calvi. Heureusement chaque virage propose un nouveau paysage enchanteur. Ceci même malgré la brume et le léger crachin du jour. La taversée des Calanche de Piana nous émerveille. Au lieu dit la Tête de chien, coupe-vents enfilés, par un chemin en escalier, taillé dans les rochers, nous grimpons dans le maquis jusqu’à la plateforme du château fort. La vue sur les Calanche et le golfe de Girolata est grandiose, mais il faut bien poursuivre notre route vers Calvi.

14 heures
Au col de la Croix, nous faisons une nouvelle halte car malgré le bon petit déjeuner du matin, la faim est là ! Vu le temps, la nappe est mise…dans la voiture. Histoire de digérer et de voir de nouveaux horizons, nous marchons jusqu’à un panorama sur 360 °, qui se situe tout en haut du col. Une table d’orientation nous permet de bien situer la réserve de Scandola qui s’étale devant nous. Le rouge de ses rochers qui émerge de la brume, semble nous inviter à la visite. On aimerait bien, mais renseignements pris auprès de l’hôtel situé près de l’aquarium de Porto, le temps ne s’y prête pas. Dommage, mais quand on reviendra en Corse (Oui, oui, on l’envisage !) la découverte de la réserve de Scandola en bateau sera au programme.

Il ne reste plus qu’une quarantaine de kms avant d’arriver à Calvi, mais nous n’en voyons pas la fin. Dans les lacets les plus élevés de la route, le brouillard a fait son apparition et nous oblige à rouler en code…
16 heures
Enfin arrivés à l’Hôtel Saint Christophe où nous allons passer 3 nuits !
Ca tombe bien ! L’Hôtel Saint Christophe est en pleine ville de Calvi à côté de la citadelle. Notre chambre qui donne sur la mer est au même niveau que la piscine, à laquelle nous accédons directement depuis notre terrasse. C’est super. Nous ne sommes pas habitués à un tel standing. Sans ce cadeau d’anniversaire, nous n’aurions jamais osé, loger au Saint christophe…
Heureux, mais épuisés par le voyage, nous décidons de prendre notre repas du soir au restaurant de l’hôtel. C’est un Logis de France. Nous ne le regretterons pas…Le cadre, le service et les mets sont parfaits. Nous sommes d’autant plus content que pendant notre diner, un orage s’abat sur Calvi, coupant à plusieurs reprises les lumières de la ville.
Avant de nous endormir, nous décidons que demain sera une journée ‘’cool’. Le soir nous devons retrouver Maryline et Philippe Delpey, un sympathique couple audois-basco-toulousain, qui débutent leurs vacances en Corse.

Samedi 19 décembre
8 heures
La nuit a été réparatrice. Oubliée le trajet Ajaccio – Calvi de la veille. La journée commence bien : Le petit déjeuner est gastronomique. Un régal !
Pour l’heure, l’objectif est de repérer le restaurant du soir où nous irons dîner en compagnie de Maryline et Philippe. Laurent Recarte l’ami boucher, bon ramasseur de champignons, nous a enseigné Le Pain de sucre, une paillote en sortie de Calvi, en bord de plage, sur la route de Loumio. La réceptionniste de l’hôtel de son côté nous conseille deux restaurants de Calvi, Aux bons amis, rue Clémenceau et U Minellu, place de l’église. Nous commençons par nous rendre au Pain de sucre. L’endroit est extra et la plage aussi, mais la paillote est réservée pour la journée pour un mariage. Pas de chance !
Les deux autres restaurants nous semblent convenir, mais nous verrons ça ce soir avec Maryline et Philippe.
De retour à l’hôtel, nous descendons sur les rochers, juste devant notre chambre et nous nous baignons. Une nageuse voisine, se fait brûler par une méduse. Peu de temps après, nous prenons de la hauteur, direction la piscine de l’hôtel où il ne devrait pas y avoir de méduses. Vous l’avez sans doute déjà remarqué, mais nous ne sommes pas des guerriers !
Un court instant la pluie menace, nous regagnons la chambre et grignotons sur la terrasse.

15 heures
Après un peu de repos, nous partons à l’assaut de la citadelle de Calvi. Nous visitons tous les monuments et prenons le plaisir de déguster un café au salon de thé situé en face de la cathédrale. Le patron est accueillant (ce qui est rare en Corse) et le lieu est cosy. Depuis la fenêtre du salon, la vue que l’on a sur le port est une vraie peinture vivante.
Deux ruelles plus bas, nous pénétrons dans l’oratoire où a lieu un concert de chants polyphoniques. Les chants corses se mêlent aux sardes, aux bulgares et aux sibériens. C’est spécial, mais très agréable à l’oreille et l’exercice doit être particulièrement difficile. Le téléphone sonne. Maryline nous donne rendez-vous à l’office du tourisme Juste le temps de passer à l’hôtel pour une remise en état et à 19h15, nous retrouvons les amis devant l’office du tourisme. Ensemble, nous choisissons le U Minellu pour dîner. C’est un restaurant typique corse. Les plats sont bien préparés et l’ambiance sympathique. Soudain, au moment du dessert les lumières du restaurant s’éteignent. Eliane croit à une nouvelle panne d’électricité, comme la veille, et s’écrie : ‘’Ca Y est, ça recommence !’’. Les serveurs s’approchent, gâteau et bougie, en main en chantant ‘’Joyeux anniversaire’’.
C’est ainsi qu’Eliane a fêté son anniversaire à Calvi !
La soirée se finit en flânant dans les rues de Calvi. Nous donnons rendez-vous à Philippe et Maryline, le lendemain à 9H30 à leur camping des Castors, pour aller ensuite randonner du côté de Saint Florent.

Dimanche 20 septembre
9H30
Après un petit déjeuner pris avec vue sur les rochers et des pêcheurs , nous partons à la rencontre de Maryline et Philippe au camping des Castors. Ensuite, en longeant la mer, direction Saint Florent, à 70 kms au nord de Calvi et au pied du Cap Corse.
La route toujours un peu sinueuse traverse le désert des Agriates, où pas une âme ne semble vivre et où la roche domine.

A l’entrée de Saint-Florent, nous quittons la route principale, pour emprunter un chemin forestier cahoteux. Nous accédons à un parking, point de départ du sentier du littoral, un sentier qui longe la mer en direction du sud.
Malgré un panneau d’interdiction que l’on suppose oublié depuis la semaine dernière, sac à dos bien fixé, nous attaquons le sentier.
Vers 12h45, nous débouchons sur une plage, nichée dans une crique où l’eau et le sable nous invitent à poser nos sacs et à troquer nos shorts pour des maillots de bain…Et plouf, nous voila dans la grande bleue, qui n’a jamais portée aussi bien ce nom . Le bain nous a donné faim. Cela tombe bien, car c’est l’heure de passer à table. Un rocher en granit en fera office. Philippe sort saucisson, salades, chips , fromage et pain (pas de vin pendant l’effort). Nous nous régalons en devisant gaiement, la tête au soleil et les pieds dans l’eau.
Après le pique-nique, nous ne poussons pas plus loin la randonnée sur le chemin du littoral. Il faut en garder pour une autre fois ! Et, nous prenons le chemin du retour vers Saint Florent. Une halte à un bar du port puis nous arrivons jusqu’à la plage de Lozari, en espérant y trouver la paillote bleu Mobi-dick, enseignée par Laurent le copain boucher de Croix Daurade. Nous la trouvons, mais elle aussi à tiré le rideau. Nous voici donc, de nouveau en voiture pour gravir une route qui va nous mener à San Antonino.
Ce vieux village est bâti à même le rocher, en haut de la montagne. Il semble retiré du monde. Un peu comme si le temps qui passe n’avait pas de prise sur ce promontoire. On aimerait pouvoir y flâner un peu plus, mais Eliane fait remarquer qu’il faut ‘’partir avant la nuit’’. Elle a raison, avec les Corses on ne sait jamais…
Après un passage à la paillote du pain de sucre, encore fermée, mais très attirante, nous nous dirigeons donc vers Calvi et décidons de dîner avec Maryline et Philippe, aux Bons Amis, rue Clémenceau. Le temps de passer à l’hôtel, nous changer et nous donner un coup de peigne (pas moi), arrivés aux Bons Amis, il ne reste plus qu’une table de libre. Ouf ! Il était temps. La soirée est très agréable. Seul bémol pour Philippe : Un allemand attablé en surplomb de nos assiettes, agace un peu Philippe ! Après nous avoir raccompagné à l’hôtel, Philippe et Maryline, nous souhaitent un bon retour à Toulouse. En échange, nous leur prédisons une semaine très ensoleillée…
Fatigués mais heureux de notre journée passée avec Philippe et Maryline, nous rentrons à l’hôtel. Chemin faisant, nous prenons conscience que demain on ferme !

Lundi 21 septembre 2009
7h30

Troisième et dernier petit déjeuner à l’hôtel Saint Christophe. Nous le dégustons en contemplant la mer. Puis valises bouclées et chargées dans le coffre du Picasso, nous prenons la direction de l’Île Rousse, lieu d’embarquement sur un navire de Corsica Ferrie pour rallier le continent à Toulon. Au passage, dans Calvi, nous postons la dernière carte postale. Il était temps !
La route qui mène à l’Ile Rousse est toujours aussi agréable à parcourir. Et l’ïle Rousse porte bien son nom. Sous le soleil, ses roches ocres plongent dans la mer et semblent s’y embraser. Après avoir trouvé une place dans un parking, près du point d’embarquement, nous montons jusqu’au phare, au bout de l’Île Rousse. De là, la vue est exceptionnelle sur la ville, mais aussi en direction de Calvi et des îlots côtiers.

12 heures
Peu avant midi, nous faisons un tour au marché couvert (très cher). Un peu plus loin, une cave à vin nous attire. Nous y pénétrons pour y acheter du vin de myrte pour nos deux jeunes couples et du vin corse que nous avons découvert et apprécié pendant ce séjour. Avant de rejoindre l’embarquement, nous faisons une dernière fois trempette sur la plage de l’ïle Rousse. Le vent commence à forcir et nous laisse imaginer une mer agitée..
Nous partons à 15 heures, mais à 13h45, nous sommes déjà à l’embarcadère. Peu de temps après, notre navire accoste. Dans le petit port de l’ïle Rousse, il parait géant. Nous montons à bord. Après quelques minutes de retard, le ferrie largue ses amarres à 15h15.
Nous devons arriver à Toulon à 21h30. Comme à l’aller, une fois les formalités d’embarquement effectuées, nous visitons le bateau de tribord à bâbord et de fond en comble. Et oui, avec ‘’mercalm’’, on a le pied et le verbe marin !
Sachant que nous avons prévu de ne pas dormir à Toulon, mais de rallier Narbonne-Plage pour y retrouver notre pied-à-terre et y passer la nuit, nous décidons de nous poser dans notre cabine pour une sieste réparatrice. Vers 19 heures, nous émergeons et allons au self y prendre un petit repas compris dans le forfait voyage. Dès 19h30, sur notre droite, nous apercevons les premiers contreforts de la côte, que nous allons longer jusqu’à Toulon. Dès 21 heures, nous sommes prêts à débarquer et n’attendons plus que les ordres pour rejoindre notre voiture. Ils arriveront à l’heure prévue. A 21h30, les fauves (c’est l’impression que ça donne) seront lâchés dans le port toulonnais. Tom Tom programmé, sur Narbonne Plage, je garde un œil sur la route et l’autre sur lui. J’ai aussi une oreille pour Paulette (la voix de Tom Tom), et une pour Eliane, mon autre radio-guidage !

Mardi 22 septembre
1 heure
Nous touchons au port… de Narbonne-Plage.
Sincèrement, c’était un beau voyage, nous sommes vraiment content d’y être allé. Je crois que nous y reviendrons !

mardi 28 avril 2009

Le berger des Pyrénées de Jean Dieuzaide

Au troisième étage du bâtiment Dieulafoy, à l’hôpital Purpan, une photo en noir et blanc, est accrochée au mur de la salle d’attente d’hématologie. Jean-Jacques, est ici, pris dans la nasse de la maladie grave. Bérénice, son épouse est à ses côtés. Les mots leur manquent, mais la photo leur parle. Ils resteront longtemps à Dieulafoy et la maladie d’Hodgkin sera vaincue.
Mais, une fois revenus chez eux, à Carcassonne, ils garderont le souvenir ému de ce berger sous sa houppelande. Cette photo reste gravée dans leur mémoire. Ils n’ont rien oublié de ses détails. Bien sûr les mains ridées et sèches qui s’appuient sur un bâton, le visage aux traits burinés, la moustache tombante et la barbe naissante montrent que l’homme est un travailleur de plein air, usé et âgé. Mais ce qui en dit le plus long sur sa personne, est son regard, tant il a de profondeur et de sagesse. Il semble tourné vers l’avenir avec générosité, bienveillance et optimisme. L’optimisme, c’est peut-être cela aussi, qui a fait du bien à Jean-Jacques dans ses périodes de doutes.
Un jour, longtemps après, Jean-Jacques, en feuilletant un Pyrénées magazine, auquel il était abonné, va tomber sur le portrait du berger. Exactement le même qu’à Dieulafoy. Il dit à Bérénice : ‘’Tiens sur Pyrénées Magazine de ce mois-ci, il y a une photo de quelqu’un que tu connais’’. A sa grande surprise, Bérénice reconnaît ‘’leur berger’’. Dans une lettre écrite à la rédaction du magazine, elle explique sa rencontre avec ce portait et demande s’il est possible de se procurer un exemplaire de la photo. Sensible à ce courrier, un membre de la revue transmettra la lettre de Bérénice à Jean Dieuzaide, célèbre photographe toulousain, qui en 1954, avait pris ce cliché. Madame Jacqueline Dieuzaide, elle-même, après avoir pris contact par téléphone avec Bérénice, lui fera gentiment parvenir un exemplaire de la photo, accompagné d’une très belle lettre. . La photo sera encadrée, la lettre collée à son dos et le tout sera mis en valeur sur un petit meuble du salon familial.
Le 31 décembre 1999, c'est Jean Dieuzaide qui encore touché par le courrier de Bérénice, téléphonera pour présenter ses voeux de nouvel an à Jean-Jacques et Bérénice. C'est au cours de cette conversation téléphonique qu'il leur racontera dans quelles circonstances, et le temps qu'il lui a fallu, pour que la confiance s'installe, et que le Berger d'Arreau accepte enfin de se faire photographier.
Plus de vingt ans que la maladie d’Hodgkin a été vaincue, Jean-Jacques et Bérénice, ont vécu ces années tout simplement heureux, sans goût de luxe, sans objet ostentatoire, un peu comme leur berger, en jetant un œil bienveillant sur jeunes et vieux qui les entourent.
Et puis un jour, incidemment, sous la forme d’une banale douleur dorsale, la maladie est revenue. Les visites à Jean-Jacques tantôt en milieu hospitalier, tantôt chez lui, seront relativement fréquentes. L’homme dans la douleur et malgré sa déchéance physique donnera de lui, la même image que le berger. Comme lui, il sera immobile et impassible. Comme lui, il sera bien couvert, avec casquette et capuche, quand il sortira. Et surtout, comme lui, son regard restera empreint de bonté, de générosité et d’amitié.
Malheureusement, depuis, Jean-Jacques est parti. Il ne voit sans doute plus le vieux berger. Bérénice est restée seule avec sa photo. Quand nous lui rendons visite, le berger de Jean Dieuzaide est toujours à la même place, comme pour nous montrer le chemin, peut-être celui que Jean-Jacques aimait prendre, pour aller pêcher la truite dans les montagnes du berger…

samedi 21 mars 2009

Cogitations sur Dedans et dehors

Et si dehors, c’était dedans… Et si dedans, c’était dehors…
Mais alors, où est la frontière ?

Allongé dans une chaise longue sur la terrasse des Trels, je me pose cette question, tout en rêvassant. Une réponse, mais pas celle que j’attends, me vient à l’esprit : ‘’Il ne faut vraiment avoir rien d’autre à faire, pour se poser ce genre de question’’. Effectivement, je n’ai rien d’autre à faire, alors j’en profite, à l’heure de la sieste, pour me laisser aller à explorer et essayer de trouver la limite du dedans et du dehors.

A la construction de la maison des Trels, la haut sur la colline qui domine mon village natal, j’ai souhaité qu’une très grande baie vitrée relie notre salle de séjour à la terrasse et offre à notre champ de vision le petit bois et la vallée de la Dordogne. Le but étant d’agrandir notre dedans, non pas matériellement, mais visuellement, de façon à avoir l’impression de vivre davantage dehors, tout en étant dedans et de profiter au maximum de la vue que nous avons de la nature qui nous entoure. Aujourd’hui , même si en hiver, des vitres nous séparent de l’extérieur, le résultat est là.
Inversement, quand nous sommes installés sur la terrasse, avec les trois coulissants rabattus, nous pouvons très facilement participer à une conversation avec les gens qui sont dedans. Dehors est alors presque dedans.
En juillet 2004, nous étions les premiers habitants des Trels. Seules les bornes posées par les géomètres, marquaient les limites de notre terrain. Inconsciemment, sans doute, nous ne faisions pas la différence entre chez nous et chez les voisins. Pas besoin de nous clôturer, puisque nous étions tout seul ! Et pourtant, le temps est venu où, il a fallu le faire…
Les Trels où jadis, seules les vignes poussaient, ont vus sortir du sol de nouvelles constructions. A quelques centaines de mètres de la maison, dans un lotissement communal, deux premières constructions sont devenues habitables. Je n’aurais pas aimé y habiter, de peur, d’être un peu trop les uns, chez les autres…D’autres parcelles diffuses ont également accueilli des maisons neuves.
On a donc décidé de bâtir un mur, un vrai en pierre, avec un vrai portail. Avant que ce mur n’existe, quand je sortais de la maison, je disais que j’allais dehors. Maintenant depuis que ce mur sépare la propriété de la route, quand je suis dans la cour, devant la porte, je dis que je suis dedans. Enfin dans la propriété. Et j’ai l’impression de n’être dehors qu’après avoir poussé le portail…
Toujours allongé dans ma chaise longue, je suis entrain de me demander si l’espace ne peut pas avoir une conception évolutive. Nos coulissants en sont peut être une ébauche ? Pourquoi ne pas imaginer que l’on puisse pousser les murs, les cloisons, les portes, les fenêtres ? Ainsi, on démobiliserait l’espace, invitant le dedans et le dehors à se confondre. Tout en étant dedans on pourrait aussi être dehors. Et vice-versa !
Autour de nous, à Toulouse, mais on peut aussi le vérifier un peu partout ailleurs, on a tendance à édifier des grilles et des murs de clôture, de plus en plus hauts, souvent agrémentés de panneaux dissuasifs du type : ‘’Défense d’entrée’’, ‘’chiens méchants’’ et les portails sont fréquemment pourvus de digicodes et d’installations vidéo. Le but est évident : L’habitant veut ainsi marquer et montrer les limites de sa propriété et de son intimité. Dans d’autres civilisations, même si l’on ne laisse pas forcément pénétrer plus facilement les étrangers chez soi, la limite dedans, dehors, n’est pas matérialisée aussi fortement. Les Japonais, par exemple, jouent beaucoup avec des sortes de cloisons mobiles, pour remplacer portes, fenêtres et cloisons intérieures. L’espace devenant ainsi plus facilement modulable et transformable. La limite dedans, dehors, n’est pas figée. C’est peut-être cette conception évolutive de l’espace qui a amené dans l’architecture d’entreprise les Open space du XXIème siècle. Ces grands espaces de travail, où directeurs et employés ont leurs bureaux côte à côte, sans cloison ni claustra. Dans ce cas précis, en faisant tomber les frontières physiques qui existaient par l’intermédiaire des cloisons des bureaux, on peut se demander, si on ne rentre pas dans l’individu. Son dehors s’agrandit, au détriment de son dedans. Attention danger !