MON PASSE SIMPLE
Ce samedi 19 juillet 2003, les hôpitaux sont au bord de la rupture et craquent de toutes parts, car la canicule déjà bien installée sur le pays, a fait plusieurs victimes. A la mi-journée, le présentateur du journal télévisé, annonce une persistance de la chaleur pour les jours à venir, quand la sonnerie du téléphone vient rompre le flot d’informations pessimistes. Au bout du fil, Céline notre fille ainée, que l’on sait prête à accoucher d’un moment à l’autre, nous annonce son départ pour la clinque Louis XIV de Saint Germain en Laye. Sans lui dire, nous gardons le secret espoir d’arriver avant la naissance. Pendant qu’Eliane passe l’aspirateur à la va vite, je charge dans le coffre de la voiture, nos valises prêtes depuis quelques jours et après avoir fermé portes et volets, nous prenons la direction des Yvelines. L’habitacle de notre 406 est brulant, le soleil brille si fort qu’il en est blanc et sa luminosité maximale. En l’absence de climatisation, la vitre ouverte sera notre seule façon de supporter la durée du trajet. Après deux courtes étapes sur des aires autoroutières, nous arrivons à Saint Germain en Laye à dix neuf heures trente. Notre cheminement un peu approximatif dans la ville, nous amène malgré tout vers vingt heures aux portes de la clinique. Des portes que nous franchissons avec des sentiments de crainte, d’angoisse, mais aussi de plaisir d’être là.
Après avoir monté les marches quatre à quatre, nous voici à l’entrée de la maternité. Une dame en blanc nous y accueille et nous annonce qu’un garçon prénommé Guilhem vient juste d’arriver au monde. C’est sans doute notre premier petit fils. Deux blouses nous sont gentiment prêtées. Eliane sera la première à pénétrer dans la maternité. Pendant ce temps, je me retrouve seul avec mes émotions dans le sas d’attente et discrètement j’essuie une larme. Le temps me parait un peu long, quand Tim, le nouveau Papa, vient me chercher et me dit que tout va bien. Après avoir déposé presque furtivement, une bise sur la joue de Céline, je me précipite vers le berceau du nouveau né. Guilhem est là : magnifique et ce qui me semble essentiel, il parait être en bonne santé. Je me surprends alors à entamer un monologue avec lui : ‘’Tu es très mignon et on t’aime beaucoup’’. Cette phrase reviendra souvent tout au long de cette soirée que nous allons vivre ensemble, avec Céline, Tim, Guilhem et Eliane.
Ces moments d’amours partagés, resteront gravés en moi à jamais et ils feront naître l’idée de créer un lien familial intergénérationnel.
Dans la semaine qui va suivre à Saint Germain et où nous allons alterner visite à la maternité et vie au 26 avenue Saint Fiacre, je décide de la forme de ce lien : ce sera un chemin de plumes, afin de laisser une trace écrite d’un vécu familial.
Seulement voila, le passage à l’acte de l’écriture n’est pas chose facile et il a fallu attendre que la famille Kestens revienne en scène pour l‘acte II et donner la vie à Raphaël, leur deuxième enfant, pour qu’enfin mon envie d’écriture prenne forme.
Ce 25 juin 2007, alors que l’accouchement de Céline semble programmé pour la fin de soirée et pendant que nous faisons goûter Guilhem à la sortie de l’école, un message laconique qui émane de Tim, s’affiche sur mon téléphone portable : ‘’L’atterrissage s’est fait plus tôt que prévu’’. Aucune information sur la santé de la Maman, ni du nouveau né.
Passé le moment de surprise et après avoir réussi à joindre les heureux parents pour avoir leurs premières impressions, le temps est venu d’informer Guilhem de l’arrivée de son petit frère Raphaël. Il en est tout heureux et nous sur le champ, nous décidons d’aller lui rendre visite. Sur le chemin de la clinique, nous nous arrêtons dans un magasin d’enfants, où Guilhem choisi un Doudou pour Raphaël.
La rencontre de Guilhem avec Raphaël sera touchante et nous donnera à tous un autre grand moment de délicieux bonheur
Cette descendance grandissante va me mettre la main à la plume et m’inciter plus encore à laisser une trace familiale de mon passé simple.
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